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L’Islande à l’heure du choix

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Le prochain président de la République d’Islande sera-t-il un président ou une présidente? C’est à cette question que se préparent à répondre les quelques 235 784 citoyens islandais à quelques heures des résultats, dans ce pays où la croissance économique demeure encore fébrile, et les divisions électorales encore nombreuses.

Économie essentiellement fondée sur des secteurs traditionnels tels que la pêche ou l’agriculture, l’Islande a été fortement touchée par la crise économique et financière de 2008.

A l’origine de cette défaillance, un secteur bancaire démesurément colossal, développé au début des années 2000 au moment de la pleine expansion de l’économie et de l’activité islandaises, alors florissantes sous l’effet de ce que beaucoup appelaient alors le « miracle islandais » : à l’époque le pays figure parmi les plus avancés au monde en termes de niveau de vie, ne connaît pas le chômage, et tire pleinement profit des avantages induits de la mondialisation; l’économie et les entreprises islandaises se développent, les banques nationales s’endettent et spéculent, à tel point qu’à la fin de l’année 2007, les actifs consolidés des banques représentent près de 880% du PIB islandais.

Mais lorsque la plupart des pays industrialisés entrent en récession à l’automne 2008, c’est toute la perspective de croissance du pays qui est revue à la baisse : les taux de croissance s’effondrent, et les banques nationales sont progressivement placées dans l’incapacité de refinancer leur dette face à la dégradation de leur état financier. Dans l’urgence, les trois principales banques du pays sont nationalisées courant 2008, et des coupes budgétaires drastiques sont adoptées dans l’espoir de remettre le pays dans le droit chemin.

Aujourd’hui, l’Islande peut se vanter d’être plus ou moins sortie de la crise : les taux de croissance sont repartis et anticipent une convalescence pérenne à venir, mais gare à ne pas crier trop vite victoire :

Encore fébrile suite à la crise économique et financière de 2008 qui a fortement affecté ses institutions, l’Islande doit aujourd’hui prendre les bonnes décisions pour pouvoir s’en sortir, rendant ainsi l’enjeu de cette seizième élection présidentielle considérable.

Dans cette élection, deux grand favoris : d’un côté Olafur Ragnar Grimsson, président sortant en poste depuis 1996 et candidat favori après plusieurs mois de doutes quant à une possible non-candidature à sa réélection, de l’autre Thora Arnorsdottir, jeune mère de famille sans étiquette ni expérience politique, candidate de la surprise mais pouvant assurément compter sur un argument fort de changement après plusieurs années de sacrifices et de déséquilibres au sein de la société islandaise.

Sur le plan du programme, des similitudes mais aussi des changements : alors qu’Olafur Ragnar Grimsson, ancien ministre des finances de 1988 à 1991 réclame la nécessité pour le pays d’avoir un « capitaine fiable dans une période de crise et d’incertitude » et désire pour cette raison, renforcer les prérogatives jusqu’alors limitées du président de la République, Thora Arnorsdottir entend plutôt « faire table rase du passé », revendiquant une vision « non-politique » du poste, et désirant réhabiliter la confiance et l’espoir dans le pays.

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